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Category: Historique de l’association

L’Association DĂ©couverte de la Nature, 40 ans dĂ©jĂ … Par les membres du bureau de l’ADN

L’Association DĂ©couverte de la Nature, 40 ans dĂ©jĂ … Par les membres du bureau de l’ADN

L’ADN… Petite chose très petite, acide dĂ©soxyribonuclĂ©ique, macromolĂ©cule biologique prĂ©sente dans toutes les cellules contenant toute l’information gĂ©nĂ©tique, appelĂ©e gĂ©nome permettant le dĂ©veloppement, le fonctionnement et la reproduction des ĂŞtres vivants (wikipedia).

Quand ?

Mais c’est aussi l’Association DĂ©couverte de la Nature, crĂ©Ă©e en juillet 1981 par quelques « écolos » avant l’heure dans la petite commune de Livaie, aujourd’hui regroupĂ©e dans l’OrĂ©e d’Écouves, avec Fontenai les Louvets, St Didier sous Écouves et LonguenoĂ«, en lisière du Massif d’Écouves, entre collines boisĂ©es et vallĂ©es humides.

Pourquoi ?

1981, annĂ©e de tous les espoirs, mais aussi de toutes les craintes localement, une opĂ©ration de rĂ©amĂ©nagement foncier intercommunal, pour le parler commun, un « remembrement Â»â€¦est projetĂ©.

Pour certains agriculteurs-Ă©leveurs Ă  l’initiative de cette funeste opĂ©ration, c’est le « graal Â», « l’open field Â», la modernitĂ© promise par les ingĂ©nieurs de l’instance dĂ©partementale, le syndicat agricole majoritaire et la chambre consulaire reprĂ©sentante, on supprime les collines, on efface les zones humides, mares et rĂ»s, on amĂ©liore la qualitĂ© du sol, on efface les contraintes, on aide les collectivitĂ©s Ă  financer la voirie rurale, que du bonheur !!! Adieu prairies naturelles, on laboure, on dĂ©nature le Bocage…

Pour ces « Ă©colos Â» (de moins en moins critiquĂ©s ces temps-ci…),c’est la suppression des haies, plessis, trognes, tĂŞtards, talus, fossĂ©s et autres espaces de vie et de nidification, des chemins creux, mares et lieux humides, et par consĂ©quent de la biodiversitĂ© de notre bocage… Permettant Ă  la maĂŻsiculture et Ă  la colza-culture de s’étendre avec son cortège d’intrants industriels, atrazine (Ă  l’époque), glyphosate et autres nĂ©onicotinoides…Dont les indicateurs sont les nitrates et phosphates prĂ©sents dans l’eau superficielle ou souterraine.

C’est pourquoi, quelques habitants sensibles Ă  la diversitĂ© de notre patrimoine naturel et (dĂ©jĂ ) attentifs aux dĂ©gâts commis par l’humain sur son environnement, dĂ©cident de se constituer en association pour tempĂ©rer les ardeurs des « va-t-en-guerre Â» au nom de la croissance, de la mĂ©canisation Ă  outrance et de la soi-disant modernitĂ©, dont on entrevoit aujourd’hui les consĂ©quences nĂ©fastes directes et indirectes, Ă©rosion des sols, pollution des eaux et de l’air, effets des tempĂŞtes, disparition d’espèces d’oiseaux, d’insectes, et rĂ©duction drastique de la biodiversitĂ©, etc.

Par qui ?

Plusieurs citoyens, réunis pour cette cause commune, la protection et la reconnaissance de leur environnement, ont décidé de créer une association, l’ADN, et tel un inventaire à la Prévert, deux enseignants du secondaire, un ouvrier forestier, une infirmière, un technicien vétérinaire et élu, un agriculteur-éleveur et élu de l’époque, l’institutrice du village, ont adhéré à cette idée.

Rapidement, une trentaine d’adhérents sont recensés. Actifs et réactifs, les membres fondateurs s’engagent, l’un d’eux est nommé PQPN (personne qualifiée pour la nature) au sein de la commission de remembrement, un autre est membre élu de la commission communale de remembrement, celui qui connait le mieux la forêt met en place la première sortie-exposition mycologique, l’institutrice ouvre sa classe à une intervention de l’ADN auprès de ses élèves sensibilisés au préalable des choses de la Nature, projection de diapos, reconnaissance d’oiseaux, jeux-quiz, etc.

La prĂ©sence de deux membres de l’association, « moustiques Â» minoritaires mais rĂ©veillant les consciences au sein des commissions, ont pu inflĂ©chir certaines dĂ©cisions et permettre, ici le maintien d’un chemin de randonnĂ©es, lĂ  de prĂ©server une haie remarquable, tout Ă©lĂ©ment toujours en place, au bonheur des amoureux de la nature.

La lutte fut âpre et Ă©maillĂ©e de qualificatifs dĂ©sagrĂ©ables Ă  entendre, mais le rĂ©sultat est lĂ , des haies prĂ©servĂ©es, un rĂ©seau de chemins et une continuitĂ© que l’on appelle aujourd’hui « continuitĂ© Ă©cologique Â», sont toujours prĂ©sentset maintenant intĂ©grĂ©s au PLUIntercommunal grâce Ă  une Ă©tude de l’AFFO.

Photo X : chemin prĂ©servĂ© – tracĂ© d’origine gallo-romaine

©

AttachĂ©s Ă  notre environnement bocain, attentifs aux impacts sur l’environnement et modifications substantielles des paysages, abattages de haies, « coupes Ă  blanc Â» forestières, non-respect des bandes enherbĂ©es le long des cours d’eau, nous continuons  d’être « l’aiguillon Â» qui rappelle la rĂ©glementation et plus largement le respect du milieu qui nous entoure.

Comment ?

De l’expĂ©rience de reconnaissance d’élĂ©ments de la nature (oiseaux, fleurs, arbres, etc.) auprès d’élèves de l’école primaire, il ressort que les enfants du milieu rural ignorent tout ou presque de leur milieu naturel, alors que ceux des nĂ©o-ruraux sont plus au fait pour mettre un nom devant une diapo (Eh oui ! cela date…) de Geai ou de Chardonneret…

Ce constat nous incite Ă  nous orienter vers une vulgarisation des choses de la nature accessible Ă  tous, en utilisant les nom vernaculaires, voire locaux (patois), des usages en matière de botanique ou d’essence d’arbres, des champignons, des insectes et des animaux, puis du sol sur lequel ils Ă©voluent (gĂ©ologie, pH), et des relations entre eux  dans la pyramide Ă©cologique, sans oublier l’humain qui est l’invitĂ© dans ce paradis diversifiĂ©.

Mais sans oublier l’observation du ciel, étoiles, planètes, satellites, comètes, avec les relations avec notre Terre, saisons, météo, la toponymie, etc.

Les membres fondateurs sont curieux et Ă  l’aide de stages de toutes sortes, proposĂ©s par le PNRNM, la DIREN, mais aussi par la participation aux « Ă‰tats rĂ©gionaux de l’environnement Â», Ă  plusieurs commissions dĂ©partementales, ils ont pu amĂ©liorer leurs connaissances ; les interventions extĂ©rieures de « sachants Â» gĂ©nĂ©ralistes ou spĂ©cialisĂ©s sont venues les complĂ©ter.

Mais c’est aussi sans oublier les « petites mains Â», qui nous rejoignent très tĂ´t après la crĂ©ation de l’ADN, contributeurs passionnĂ©s et fidèles, en participant au fonctionnement (trĂ©sorerie et secrĂ©tariat).

Depuis, l’ADN s’est Ă©toffĂ©e  en interne de membres  amateurs Ă©clairĂ©s, notamment photographes, sur la plupart des thèmes qui sont proposĂ©s en sortie, et nous sommes toujours  honorĂ©s d’accueillir avec convivialitĂ© des amis « sachants Â», qui apportent leur regard d’experts.

Puis, des randonnées pédestres de découverte généraliste et de sensibilisation à la diversité de la flore et de la faune locale sont organisées.

Au dĂ©but, avec l’aide de membres de l’AFFO sur des thèmes particuliers, tels que l’ornithologie, la botanique, etc. Une balade sur un chemin devant ĂŞtre aboli, est organisĂ©e ; hĂ©las ! cette sortie, frĂ©quentĂ©e par une vingtaine de personnes  n’a pu rĂ©veiller quelques consciences sur le bien-fondĂ© de la dĂ©marche de l’ADN, ce chemin est dĂ©sormais supprimé…

Randonnées pédestres de découverte sur les chemins à préserver, sensibilisation à la diversité de la flore locale, écoute des chants d’oiseaux, observation de la faune forestière, ont pu sensibiliser quelques habitants pour cautionner le bien-fondé de la démarche de l’ADN, chemins préservés aujourd’hui.

Photo X : sortie de dĂ©couverte dans un chemin

© Stéphane Bouet

OĂą ?

Le Massif d’Écouves est notre terrain de prédilection, le Val d’Écouves en particulier, mais nous ne nous interdisons pas des écarts dans le Bocage Carrougien, les versants Sud et Nord d’Écouves.

Petite exception à ce périmètre géographique de prédilection, une sortie annuelle pour les adhérents est organisée dans des milieux différents, tels que les sites du grès de May, la Baie du Mt St Michel, Natura 2000, arboretum, St Léonard et ses environs, etc., prochainement La Ferrière aux Étangs, Marais du Grand Hazé, Gorges de Villiers.

Photo : Le Val d’Écouves – sortie gĂ©ologie/lecture de paysage

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Mais l’essentiel de l’activité est bien centrée sur le massif Ecouves et ses environs.

La constitution de la CDC de la Vallée du Sarthon (maintenant dissoute) a permis la reconnaissance de l’ADN et de son territoire. Les relations, tant amicales qu’en adhésion avec nos principes de protéger l’environnement avec le maire de l’époque et président de la CDC ont perduré depuis avec la municipalité de St Denis. Une subvention de fonctionnement nous est allouée annuellement, ainsi que la mise à disposition d’un local pour une contribution supportable.

Matériel, documentations, guides, panneaux didactiques et archives sont entreposés dans ce local.

La nouvelle commune de l’Orée d’Écouves reconnait également nos activités et nous alloue une subvention de fonctionnement ainsi que la mise à disposition d’une salle gratuite (hors consommables).

Combien ?

Avec 20 à 30 passionnés par sortie, beaucoup plus pour l’astronomie et la mycologie, nous accueillons et sensibilisons à la nature et l’environnement environ 500 personnes par an, avec les expositions, stands de fêtes locales, comices agricoles, marché bio, forums et festivals.

Photo X Mycologie cueillette accompagnée.

© Stéphane Bouet

Moyennant un coût d’adhésion minime (10 €/ famille), grâce au fonctionnement sur la base du bénévolat, plusieurs familles d’habitants du territoire nous ont rejoints. L’édition d’un bulletin papier annuel (bi-annuel au début) permet d’informer sur les sorties et animations (10-12/an). Plus récemment les comptes rendus de sorties avec photos, ainsi qu’un rappel en vue de la prochaine sortie, sont communiqués par internet.

Aujourd’hui, environ 150 personnes adhĂ©rentes (familles et individuels) sont originaires de l’OrĂ©e d’Écouves, des environs d’Alençon, du Nord Sarthe et de la Mayenne, et considèrent que l’ambiance est plutĂ´t sympa, conviviale et sans a priori,  oĂą on se plaĂ®t Ă  Ă©couter et converser.

Une dizaine de sorties-animations sont organisĂ©es chaque annĂ©e sur diffĂ©rents thèmes (traces, ornithologie, botanique, insectes, astronomie, gĂ©ologie, mycologie, etc.). L’animation est assurĂ©e par des membres de l’ADN – chacun a son sujet de prĂ©dilection, jusqu’à en faire une vĂ©ritable « spĂ©cialitĂ© Â» ! – ou par des amis de l’ADN spĂ©cialistes du domaine.

S’y ajoutent des expositions, la tenue de stands, des sorties sur demande de groupes, etc…

Quoi de neuf Ă  l’ADN ?

Les relations de collaboration avec la CdC du Sarthon ont abouti en 2001 au financement du sentier balisĂ© des « Basselets Â» Ă  la « Cassine Â» Ă  l’aide de 12 panneaux pĂ©dagogiques : oiseaux, reptiles, mais aussi anciennes activitĂ©s de charbonnage, etc… :

Photo X : Sentier des Basselets Ă  La Cassine

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Ce sentier sera complété en 2021 par 4 nouveaux panneaux sur le parcours La Cassine-La Forge, également financés par la commune de St Denis sur Sarthon et l’Orée d’Écouves, en particulier sur les anciennes activités métallurgiques, sur la géologie, sur les araignées…

Mais l’évènement rĂ©cent le plus marquant et correspondant bien Ă  la philosophie de notre association, c’est la crĂ©ation d’un Club CPN pour enfants de 6-10 ans. CPN c’est « Comprendre et ProtĂ©ger la Nature Â», une initiative en rĂ©seau national lancĂ©e par le journal « La Hulotte Â». En effet, depuis 2019, deux adhĂ©rentes passionnĂ©es de l’ADN organisent Ă  titre bĂ©nĂ©vole l’accueil d’une quinzaine d’enfants du territoire. C’est donc dĂ©jĂ  la deuxième campagne que ce dispositif fonctionne, un mercredi après-midi par mois  pendant l’annĂ©e scolaire ; au programme, traces, petites bĂŞtes, nichoirs, champignons, mares, etc. (« lâche les Ă©crans et viens dĂ©couvrir les merveilles qui nous entourent… Â»).

Photo X : Atelier de fabrication de nichoirs

Photo X : Plantation d’une haie Ă  Livaie

© Jean Hirschler

Aujourd’hui  l’ADN existe, vit et rĂ©siste dans ses objectifs de mieux faire connaĂ®tre pour protĂ©ger l’environnement poursuivant ainsi ses objectifs. Et les bonnes volontĂ©s sont les bienvenues… rejoignez-nous !